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PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE
RECUEIL PÉRIODIQUE
DESTINÉ A FAIRE CONNAITRE
TOUT CE QUE LES SCIENCES HUMAINES RENFERMENT
De preuves et de découvertes en faveur du Christianisme,
IPAU VUE 0«€1ÉTÉ
DI UTTÉBATmS ET DE SAVAITS. FRAIÇAIS ET iTRAIfiEU
Soas la direction DB H. A. BONNBTTT,
CHEVAUER DE l'oRDRE DE SAINT-GRÉGOIRE-LE-GRAND,
DE l'académie de LA RELIGION CATHOLIQUE DE ROME ,
ET DE LA SOClttÉ ASIATIQUE DE PARIS.
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS DONT LES TRAVAUX ENTRENT DANS CE VOLUME :
If. rabbé BLANC, curé de Domazan. — M. bonnetty, de rAcadëmie dé la ReligioR catboliqae de Rome et de la Société asiatique de Paris. —M. Hyac. de CHARENGEY. — M. Edouard DVMOi^T. —M. Henri de L'ÉPINOIS. — Le P. FBOBLIGH, jésuite. — M le chan. gaume. - M. Algar GRIVEAU, juge li Nevers. - M. guene- BAULT. — M. de L'HERVILLIRBS. — M. le D. LEVY. — M. Jules MOHL, de rinstitat. - M. Jules OFFERT. —M. FAUTHIEB. — S. S. FIE IX. - M. Henry de BIANCEY. — M. de ROSNY. — M. Fréd. d€ ROUGEMONT. — M. deSAULCY, de l'Institut. — Le R. Alex. WYLIB.
TRE1VTE-9UATRIE1IIB AUTIVEE
CINQUIÉMR SÉRIE.
TOME ÏÏK.
••• TOliUmB DE IaA cwulectiom
PARIS,
BUREAU DES ANNALES DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE,
BUE DB lABTLONE, N* 10 (FAUBOURG SAINT-GERMAIN).
1864 ^
1-*^.
Versailles. — Imprimerie de Bbâu jeane, me de rOnnf erie, te.
TABLB DKS ARTICLES
TABLE DES ARTICLES.
(Voir à la fin du Yolume la table des matiôres.)
N« 49. — Jantibr 1864.
Commentaire historique et philologique du lirre d'Esther, d'après la lecture des inscriptions perses; par M. Oppert. 7
Quelques documents historiques sur la religion des Romains et la connais- sance qu'ils ont pu avoir des Traditions bibliques, par leurs rapports avec les Juifs, formant un Supplément à toutes les Histoires Romaines (9* article) 49 ans avant J.-C. Analyse et critique philosophique du traité de legibiu de Cicéron; par M. BoNNBTTT. 29
Étude sur la condamnation du livra des Mawimes des saints^ de Fénelon (3* article), par M. Algar Griveau, Juge au tribunal de Nevers. 61
Histoire du monde, ou histoire universelle depuis Adam Jusqu'au pontificat de Pie LX, par MM. Henry et Charles de Hiancet ; tome I, depuis Adam Jusqu'à Moïse, annonce par M. BoNti ettt. Ensemble de Thistoire des commencements des Sociétés ; par M. Henri de Riancey. 75
BibUognphke, — Un souvenir de Solferino, de M. Dunant; par M. de Cha-
BCICET. 83
N* 50. — Février.
Recherches dans la littérature chinoise sur l'existence des Juifs en Chine (!*' art.), par M. Alex. Wtlib. 85
Décret du 10 décembre 1863, de la congrégation des rites sur la valeur réelle du Vase du sang comme preuve du martyre ; par M. de THervilliers. 99
Étude sur la condamnation du livre des Maximes de; saints^ etc. (3* article, aûte) ; par M. Algar Griveau. 107
Quelques documents historiques sur la religion des Romains, etc. (10* art.), 48-47 ans avant J.-C. par M. Bonnettt. 120
Sur une réponse faite par M. l'abbé Ubaghs, à une réclamation très-légitime des Annales; par M. Bomuettt. 158
N* 51. — Mars.
Recherches dans la littérature chinoise sur l'existence des Juifs en Chine (2* art.); par M. Alex. Wtlie. 165
Étude sur la condamnation du livre des Maximes des saints, etc. (4* article); par M. Algar Griveau. 185
Histoire ecclésiastique depuis la création Jusqu'au pontificat de Pie IX. — 19* vol. par M. l'abbé Vervost ; 10* et il* siècles; compte rendu par M. Henri de l'ÉPiïiois. 200
Bref de S. S. Pie IX Tuas libenter du 21 décembre 1863, sur le congrès des savants catholiques, tenu à Munich en septembre 1863. 207
Tableau des progrès faits dans l'étude des langues, de l'histoire et des tra- ditions religieuses des peuples de l'Orient, pendant les années 1861, 1862, 1863 (3* art.); par Jules Mobl, de l'Institut. 218
Les philosophes avant le christianisme. La morale en soi (l*' art.) ; par M. Ed. OcHOifT. 230
NouveUes et méîamges.'^ Italie, — JRuiM. Ouvrages mis à l'indêX. 244
6 TABLE DES ARTICLES.
N« 62. ~ Avril.
, Etude sur la condamMTfon du Hvre des téximet des faints, etc. (4* articlei suite) ; par M. Algar Griveau. 245
Quelques documents hist'iriqoes sur la religion des Romains, etc. (46 ans avant J.-C.) ; par M. Bonnetty. 260
Notice sur le Y-King, le premier des livres sacrés des Chinois (3* art.); par M. Frédéric de Rodgehont. 294
Le Chant du dernier jour, composé pour l'an Mille, où Ton prévoyait la fin du monde, avec introduction par M. Bonnrtty. 300
Gravure. — Notation en plain-chant de la première strophe. 30:>
Tableau des progrès faits dans l'étude d( s langues, de Thistoire et des tradi- tions religieuses des peuples de l'Orient (4* art.), par M. Jules Moul, de l'In- stitut. 311
Sur la traduction du Nouveau Testament de Notre-Seigneur J.-C, de M. le cha- noine Gaume ; par A. B. , 321
Bibliographie, — Sur les Mélanges de géographie asiatique et de philologie sinico-indienne de M. St. -Julien ; par Léon de Rosmt. 324
W 53. — Mai.
Étude sur la condamnation du livre des Maximes des saints, etc. (S*" article) ; par M. Algar Grjvbad. 325
Les Philosophes avant le christianisme. La morale en soi (2^ art); par M. Ed. DuMONT. 348
Quelques documents histoilques sur la religion des Romains, etc. (45 ans avant J.-C), par M. Bonnetty. 364
Des affinités du Japonais avec certaines langues du continent asiatique , par M. Léon DE RosNY. 387
Analyse de la petite Somme de S. Thomas de M. Tabbé Lebreton; par M. Th. l^LANc, curé de Domazan. 398
Bibliographie, — Les tapisseries de l'Apocalypse de M. Léon de Joaunis; par M. Goénebadlt. 402
Nouvelles et mélanges. — Italie, -^Rome. Ouvrages mis à l'index. 404
N» 54. — Juin.
Explication de l'Inscription qu'on lit sur le tombeau apporté de Jérusalem ;
par M. de Sadlcy. 405
Gravures, -— Plan du tombeau des rois et des nouvelles découvertes de M.
de Saulcy. 407
— Inscription du tombeau de la reine Sara. 409
De la question de savoir si l'hébreu carré est plus moderne que l'hébreu
samaritain qui est inscrit sur les monnaies juives ; par M. Boniœttt. 4 16
Opinion du P. Fro&llch, jésuite, sur l'hébreu carré. 424
Dissertation sur les inscriptions des monnaies hébraïques^ par le D. M. A.
LiivY. 434
Gravure, — Alphabets hébreu, araméen, des monnaies, et samaritain. 436 Quelques documents historiques sur la religion des Romains, etc. (45 ans
avant J.-C. — suite), par M. Bonmettt. 443
Compte- Rendu aux abonnés, par M. Bonmjsttt. 468
Nouvelles et mélanges, — Italie, — Borne, — Ouvrages mis à Tindex. 475
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PHILOSOPHIE CHRETIENNEi
CINQUIÈME SÉRIE.
T« alBiE. TOMB JX. — N* (19 ; 1864. (68* r«/. ielatoU), 1
€«iidltl«iis de la ••mcriptlem.
Les Annales paraissent à la fin de chaque mois par cahiers de 80 pages, avec Gravures ou caractères étrangers. Le prix d'abonnement est de 20 francs par an.
S'adresser au Directeur ^ rue de Babylone, nMO.
COIVCOBDAWOB KT PRIX
Des séries et de la Collection des Annales :
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Chacune de ces séries est terminée par une Table générale des matières j de la série*
Chaque volume se vend séparément, et l'on donne des faci^ lités pour le payement.
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ANNALES
PHlIiOS^PHlH CHRATIBNIVH.
lltim^ro 49. *— Janmtr 1864.
€x\txipu 6iblu|tif .
COMMENTAIRE HISTORIQUE ET PHILOLOGIQUE
DU LIVRE D'ESTHER
D'APRÈS LA LECTURE DES INSCRIPTIONS PERSES.
Quoique la lecture des inscriptions cunéiformes soit à peine commencée, cependant ce que nous en connaissons peut déjà servir à expliquer et à comprendre , mieux qu'on ne Ta Csdt iusqu'ici, quelques-uns des livres, que le peuple juif nous a conservés. Dans la dissertation que nous avons jointe à notre traduction des Annales des SargonideSy nous avons déjà fait voir quelle lumière nouvelle éclaire les faits de l'histoire juive du 8* siècle avant notre ère, et combien aussi cette histoire aida à comprendre les textes nouveaux. Nous allons essayer d'éclaircir quelques faits du S* siècle , en examinant le livre (TEsther.
D'abord ce livre nous est conservé dans l'original hébraïquei il fait partie du Canon des livres juifs. A ce titre il a été tra- duit en chaldatque par Onkelos et Jonathas , et ces deux tra- ductions dont l'une ressemble à une paraphrase, existent en- core. Les Septante l'on traduit, et cette traduction a été con- trôlée et même rectifiée par la Vulgate, qui distingue le texte original et les additions et interpolations faites par les rédac- teurs ou les traducteurs Alexandrins. La Vulgate se lie rigou- reusement au texte hébreu ^ et le suit même plus fidèlement que la version grecque.
Nous donnons l'histoire racontée par le livre d'Esther, en substituant la transcription grecque de Xerxès à celle A'A9» suérus^ adoptée par stint Jérôme d'apr^ la ponctuation ma-
8 COMMENTAIRE DU LIVRE I)*£STHËR
sorëthique AKHa SH Ve Ro SH. Nous reviendrons sur la preuve de l'identité de ces deux formes.
I.
Analyse historique du livre d'Esther.
Dans la 3* année de Xerxès (482 av. J. C), le roi de Perse, régnant sur 127 provinces, depuis Tlnde jusqu'en Ethiopie, convoque à S use une assemblée générale composée des hauts dignitaires, mèdes et perses et des chefs des provinces. Les grandes festivités ont lieu; les hommes sous la présidence du roi , se réunissent dans des banquets, tandis que Vasthi, la reine, assemble les femmes. Xerxès appelle la belle souveraine, pour qu^elle montre sa beauté ; mais la reine refuse. Il con- sulte sur ce refus ses sept conseillers et le chef d'entre eux propose de chasser Vasthi^ après avoir rendu publique la désobéissance de l'ancienne favorite. Cela est exécuté, et la colère du roi s'apaise.
Vers la fin de la 5" année (479), Xerxès se souvient AeVast/ii^ et donne ordre de la remplacer. On cherche à Suse parmi les filles nubiles, et on trouve une juive, nommée en hébreu Ha- dassa (myrte), mais qui s'appelait avec son nom perse Es^ ther (étoile*). Cette fille est la nièce de Mardochée^ le Benjaminite, dont l'arrière-grand'père avait été enlevé de Jérusalem en S99 avec le roi Jéchonia. Le vieillard qui l'a adoptée la recommande à l'ennuque, et pendant les douze mois de préparations de toilettes auquels sont soumises les femmes du roi, il vient tous les jours s'informer delà santé d'Esther. Enfin , au mois de Tebet de la 7* année (janvier 478), celle-ci est introduite chez le roi , et devient la favorite de Xerxèsy en remplacement de VasthL
D'après les recommandations de Mardochée, Esther n'a pas dit de quelle origine elle est, car elle vénère en lui son second père qui, de son côté, continué à chercher tous les jours de ses nouvelles. Pendant une de ses visites, Mardochée surprend la
* Saint Jérôme a bien traduit : quœ altero nomîne vocabatur Esther. L'Hébreu porte Hadassah hi Esther, Hadassah qu® est Esther; mais cela ne veut pas dire, comme quelques persomes l'ont cru» qn'Esihêr signifiait myrte.
d'après la lecture des inscriptions perses. 9
conversation dedeux chambellansVoyauxquî conspirent contre le roi. Il avertit sa nièce qui informe ce dernier ; les deux ser- viteurs infidèles sont crucifiés, et le fait est en détail consigné dans les annales du royaume.
Quatre années se passent. Esther a conservé les bonnes grâces du roi qui a en attendant élevé à une haute puissance Baman fils de Hamadata^du pays d'Agag \Mardochee n'a pas renoncé à ses habitudes de tendresse paternelle , il vient en- core tous les jours au palais, mais ne s'humilie pas devant Haman^quin'apas su non plus qu'il est Juif. Haman, exaspéré de cette sorte de dédain de la part de Mardochée, décide un massacre général des Juifs dans tout l'empire Perse ; il expose au roi l'existence du petit peuple, dispersé et éparpillé dam toutes les provinces^ différent dans ses mœurs et ses lois des autres nations y méprisant le roi, mais riche et pouvant, par sa ruine,, donner au trésor 1000 talents ^d'argent. Le roi signe un décret qui ordonne à tous les Satrapes d'exterminer à un jour fixe le 13 adar (12* mois) de la 12* année (mars 473) tous les Juifs de l'empire de Perse. Gela se passe au mois de Nisan (avril 474); la date de l'anéantissement des Juifs est fixée par Haman par le sort , jeté devant lui ; et immédiatement après , alors vers la fin de Nisan,les courriers,portant l'ordre terrible, partent pour toutes les provinces de l'empire.
En attendant, la nouvelle affligeante se répand parmi les Juifs ; ils font pénitence et passent les jours dans les jeûnes et les prières. Mardochée déchire ses vêtements, met l'habit de deuil, et est par ce fait même exclu de l'entrée du palais royal. Esther est informée de la cause de l'affliction , et se décide, après quelques hésitations , à s'adresser au monarque et à braver le danger de mort qui menace quiconque ose appro- cher du roi sans être appelé. Elle impose aux Juifs de Suse, comme à éfie-mème, trois jours de jeûne. Au troisième elle s'habille des plus beaux ornements et entre résolument chez le souverain, qui, en signe deson pardon, lui tend son sceptre, et lui demande la raison de sa venue. Esther implore le roi
* Ce pays, inconnu à ce titre, est réellement retrouvé comme province mèdique dans les inscriptions de^argon.
10 COlfMETrrATRE DC LIVBE d'eSTHER
de venir chez elle, le jour même, au banquet avec Haman^ Pendant la fête, Esther, autorisée à demander une grace^ prie Xerxès de venir chez elle avec Haman le lendemain. Haman sort du banquet joyeux, rentre chez lui et fait part à sa femme Zarisde l'honneur dont il est l'objet; surle conseil de safemme, il élève dans la cour une croix pour y pendre Mardochée qu,*il avait rencontré en sortant du banquet , et qui ne s'était pas dérangé pour lui.
Le hasard veut que dans la nuit, le roi se fait lire les Annales de son règne , et trouve le récit de la conspiration des deux chambellans si heureusement éventée par le nommé MardtH chée. n demande au lecteur ce qu'on avait fait pour cet homme. On lui répond que rien n'avait été décidé à cet égard. Xerxès fdt donc appeler son favori Hamcni et lui demande ce qu'on devra faire de l'honune que le roi veut honorer? Haman, venu pour demander la mort de Mardochée, con- vaincu que le roi ne veut honorer que celui qu'il vient d'inter- peller, conseille au monarque de le faire promener parles rues de Suse, une couronne sur la tête, sur un cheval magnifique, conduit par le premier de ses satrapes qui devra crier : « Ainsi l'on fait à l'homme que le roi veut honorer. » Xerxès ordonne alors à Haman , de conduire ainsi lui-même le Juif Mardochée par la ville, et de le faire venir au palais. Le temps qui reste au favori consterné jusqu'au banquet d'Esther est employé pour se concerter avec sa femme et ses amis sur le danger qu'il court.
Haman^ appelé par les chambellans du roi, entre chez Esther^ et soupe avec le roi, qui à la fin accorde à Esther une nouvelle grâce. La reine répond au monarque surpris et dans les mots propres du texte qu'il est impossible d'égaler en concision : « Que ma vie soit épargnée sur ma demande , et D celle de mon peuple sur ma sollicitation. Car nous sommes » vendus, moi et mon peuple, et livrés à la perte, au massacre, » à l'extermination. Et si nous n'étions vendus que comme » serfs et esclaves, je me serais tue ; mais la calamité n'é- )) quivaut pas au dommage qui en résultera pour le roi. — Et » le roi dit en répondant à Esther ,1a reine: a Qui est celui-là et ce où est«il qui ose faire ainsi? — Et Esther dit : « Notre op«
d'après Lk UCTDRE DSS HTSCRIPTIOMS PnSBS. 11
» presswr et eanemi est Haman, le méchant que voici ^ » Hamao ainsi dénoncé, tombe en disgr&ce; le chambellan CAarbana * fait part au roi de Fintention de Haman au sujet de Mardochée, et Xerxès ordonne de pendre Haman lui- môme.
Après la mort d'Haman, Esther et Mardochée, élevés à la plushautefaveur, obtiennent la révocation des décrets qui ont voué les Jui& à la mort, à la date fixe du i3 Adar; ils font partir pour toutes les provinces de l'empire, dès le 23 Sivan (mois de juin 474), des lettres de rappel. Mais les juifs se réservent une éclatante vengeance, et font un massacre de leurs enne- mis le jour même qui leur aurait pu devenir fatal. Ce carnage est continué à Suse le 14 d'Adar, et 1100 de leurs ennemis, entre autres les dix fils d'Haman , périssent. Dans les autres provinces 75,000 ennemis tombent sous le glaive des Juifs. Une fête commémorative est instituée et nommée fête des Purim ou fete des Sorts, d'un mot perse /mr, lot, sort. Cette fête est encore célébrée aujourd'hui, comme la veille est encore un jour d'abstinence, portant le nom de jeûne SEsther.
Tout est complètement historique dans ce livre, et nous allons maintenant soutenir cette opinion par des preuves.
U.
Preuves historiques de la vôraoitô du livre d'Esiher.
Un des premiers résultats de la lecture des inscriptions perses fut l'identification ^ Assuérus^Xerxès; déjà Grotèfend l'émit^ il y a plus d^un demi-siècle, et cette conquête de la science ne fait plus Fombre d'un doute. Le nom d! A$siiérus est écrit dans le texte hébraïque avec les lettres k, n, vr, \ i^w, ou A, KH, SH, V, R, SH, auquel les Massorèthes ont ajouté les voyelles a, a, -, è^ ô. La dernière lettre v quand die exprime sh (le son français ch) est munie d'un point à droite v^ et ce point indique en même temps un ô précédent
^ Esther, oh. vu, 3-6.
* Ce chambellan est bien dépeint, d'un seul trait ; il tombe aur le favori qu'il voit en disgr&ce.
12 COMMENTAIRE DU LIVHE d'eSTHER
cette consonne; on a donc lu v "\rsch : roschy et même inséré la lettre i qui sert à rendre plus \isîble la présence de la voyelle, quoiqu'elle ne soit pas nécessaire pourTexprimer. Ainsi plusieurs fois le nom à'Assuérus est-il simplement écrit par les six lettres citées en haut.
Au lieu de A, KH, SH, I, R, SH.
la traduction syriaque a A, KH, SH,V, R, SH,
Or, cette transcription cadre encore plus fidèlement avec le nom original perse KH, S, Y, R, S, ou avec les voyelles Khsayârsâ (à prononcer Khchayârchâ)^ dont les Grecs ont fait XerxêSy XersèSy et Xet*sius.
Les Sémites ne peuvent pas prononcer deux consonnes au commencement des mots; ainsi le Talmud etlesArabesdisent Istoa, Seioay Iflatoun^ Pelaton; ils font précéder la com- binaison d'une voyelle, ou ils en insèrent une entre les deux consonnes. Ainsi les Hébreux du temps de Xerxès, 600 ans avant les Massorèthes, prononçaient le nom* royal probable- ment Ikhchouarcha ou Akhchouorcha y les Syriens Ikhchiar-^ chay tandis que les Babyloniens le nommaient KhisiarsUy et les Tourairiens non sémitiques Iksirsa ^
Mais en dehors de cette preuve philologique irréfragable ; il y en aura une autre, tirée de la Bible même. Esdras rend compte des difficultés que les Juifs rencontrèrent lors de la reconstruction du Temple de Jérusalem, et il s'exprime en ces terme* »
5. « Et ils (les ennemis) subornèrent des hommes qui les » conseillaient, et contrecarraient leurs desseins, pendant » tous les jours de Cynis^ roi de Perse, et jusqu'au règne de » Darius^ roi de Perse.
» V. 6. Et dans le règne à'Assuérus^ au commencement de i> son règne, ils écrivent des calomnies contre les habitants de » Juda et de Jérusalem.
* Ces deux dernières prononciations sont celles des textes assy- riens et médo-scy thiques. Donc au lieu de substituer à : A KH SH V R SH les voyelles a a - « o et de lire Akhachvero^h^ il faut mettre a - tt o-'et lire : Akhchottarch ou Ikhchouarch,
' I Esdras, iv, 5.
d'après LA LECTURE DES INSCRIPTIONS PERSES. 13
j» V. 7. Et dans les jours d'ilr/aa:^a;è$,Biislam,Mithridate, » Tubél,et le reste de ses collègues écrivirent à Artaxerxës,roi » de Perse, etc. »
Nous avons donc ici la suite régulière de Cyrusj Darius^
Xerxès et Artaxerxès, et ce passage prouve également Tiden-
dité de Xerxès et à'Assuérus, Les Septante qui ont identifié
daos le livre d'Esther Assuértis et Artaxerxès^ se trouvent
ici embarrassés ; mais ils rexpriment dans le livre d^Esdras,
par 'Adtrou^poc et admettent au verset 7 , la forme ApO«(roi<jOÀ
Mais rhébreu Artakhshastha correspond à la forme perse
Artakhshosda^ qui se trouve sur le vase Égyptien conservé à
Venise. Au lieu de la forme employée en V^r^,Artakhsathra^
le Persan Ardeschir; il correspond au classique i4r/ar^a:è5.
L'identité d'Assuérus et de Xerxès, retrouvée seulement
par la science moderne, fut bientôt oubliée dans l'antiquité.
Josèphe, qui consacre un long récit à Thistoire d'Esther^suit
l'identification de% Septante, et attribue k Artaxerxès ce que la
Bible dit di Artakhachachthaj au moins dans la rédaction qui
est parvenue jusqu'à nous.
Je n'ignore pas que quelques savants ont proposé, pour le livre d^ÈsdraSy une autre identification. Le iv" chapitre, à la fin, revient sur le règne de Danusy et c'est pour cela qu'ils ont imaginé l'assimilation suivante :
Cyrus Cyrus
Darius Darius
Assuérus Cambyse
Artakhsastha Pseudo-Smerdis
Darius Darius
Mais le nom de Cambyse ou Kambujiya en Perse, était trop connu par les Ég)T)tiens, où il se trouve sous le nom de Kam." buih, chez les Babyloniens, sous celui de KaniSouziya, pour qu'on le confonde avec Assuérus. Le Pseudo-Smerdis^ qui d'ailleurs ne régna pas assez longtemps pour lui appliquer le récit de la Bible, portait simplement le nom de celui pour le- quel il se donnait. Nous reviendrons, dans un autre travail, sur les questions que soulève le livre d'Esdras.
Après avoir démontré l'identité du nom de Xerxès et d'^l^- stiéruSj nous pouvons aisément démontrer qu'il s'agit du fils
14 COBClfEIfTAtRE DU UVHE D'BSTHER
de Darius, et non pas du fîls d'Artaxerxès, qui ne régna qu'un an (425-424). Mais il y a d'autres coïncidences qui frappent le lecteur.
Xeriès monta sur le trône en 485. Son cousin Mardonius l'excita contre les Athéniens ; mais le roi préféra de réduire d'abord rÉgypte, qui avait fait défection*. Il s'y prépare dans la seconde année, après la mort de Darius (iSk), et après avoir pacifié l'Egypte et y avoir installé son frère Achéménès^ il décide la guerre de Grèce (483), et convoque une assemblée de tous les notables de Perse pour connaître leur avis, et pour que chacun dise ce que bon lui semble ' •
Le livre d'Esther dit (i, 3) : « Dans la 3* année de son règne, » il fit devant lui une assemblée' de tous les chefs et serviteurs, n des hommes de guerre de Perse et de Médie, des premiers » {Frathamay^et des chefs des provinces, pour leur montrer » la richesse et l'honneur de son règne, la splendeur etla ma- » gnificence de sa puissance, pendant bqaucoup de temps, » pendant 180 jours; et quand ces jours étaient passés, le » roi convia tout le peuple qui se trouvait dans la capitale, » grands et petits, à un banquet, durant sept jours. » C'est alors qu'a lieu la disgrâcede Vasthi.
L'expédition contre la Grèce est votée enfin , après une assez longue résistance, et après bien des hésitations de la
* Voir Hérodote, vu, 5.
* Voir Hérodote, vu, 8.
' Le mot propre nns^O signifie banquet, mais le texte d'Hêro dote lui-môme nous permet d'expliquer ce mot par assemblée, et nous aide ensuite à comprendre comment un banquet, une orgie ait pu durer aussi longtemps. Le père de l'histoire dit fi, 133) :
«Ils (les Perses) observent, comme un usage, de ciélibérer en » ponseil, pendant qu*ils s'enivrent, sur les questions les plus im- » portantes. Quand alors ils sont tombés d'accord sur une chose, le » président de l'assemblée leur soumet la môme affaire le lende- » main quand ils sont dégrisés, et ils délibèrent de nouveau. Si, dans » leur état normal, ils adoptent la mesure, ils l'exécutent; mais si » elle ne leur plaît plus, ils s'en tiennent là. Ce qu'ils ont délibéré » préalablement étant à jeun, est encore exammé do rechef au » banquet. »
* Le mot OOJITS du texte hébreu est un mot perse frathamâ, le premier, employé dans ce môme sens de chef dditis l'inscription de Bisoutun. Parceque c'est le mot officiel respecté par le texte
. hébreu, nous l'avons également conservé.
d'après la lecturk des inscriptions perses. 48
part de Xefxês. Ces incidents se trouyent racontés par Héro« dote, dans douze longs chapitres ( 8-19 ). A partir de la sou- mission d'Egypte, quatre ans sont passés (c. 20), c'est-à-dire, 4W, 483, 4R2, 481 ; au cinquième printemps (480), com- mence l'expédition en Europe. Xerxès traverse l'Hellespont, passe parles Thermopyles, est battu à Salamine, et s'enftiit à Sardes, où il passe ITiiver . Au printemps 479, après la bataille de Mycale il part, passe par Babylone, oîi il détruit les tem- ples, et revient & Suse, vers la fin de l'été 479. C'est là que f^ prend le livre à'Esther^ 2* chapitre. C'est à cette époque que se jouent les Perses d'Eschyle.
Car entre la fin du 1" chapitre et le commencement du 3*, trois ans se sont écoulés ; l'histoire de Vasthi ayant eu lieu dans la 3* année,et l'entrée d'Esther au palais en Tebet de la 6* an- née (décembre 479, ou janvier 478). Esther entre chez le roi 12 mois après, en Tebet de la 7* année, ou vers janvier 477 (ch. u, 16). La la'cune entre les deux premiers chapitres s'ex- plique donc par l'absence de Xerxès^ qui, seulement après le retour de Grèce, se souvînt de Vasthi*. Esther est admise au rang de reine, peu de temps après, au commencement de 478, av. J.-C.
L'origine de la faveur à' Esther semble coïncider avec une intrigue tragique rapportée par Hérodote, et qui est bien d'accord avec le caractère du roi, tel que le dépeint le livre bi- blique.
Pendant l'hiver que Xerxès passa à Sardes, il tomba amou- reux de la femme de son frère Masistes^ mais celle-ci résista. Pour atriver à ses fins, il marie son propre fils DarittSy avec Artayntéj sa nièce et la fille de Masistès, et part pour Suse. Dans sa capitale, le monarque changeant est plus heureux auprès de sa nièce et bru Artayntc^ et il a l'imprudence de lui donner un riche vêtement brodé par la reine AmestriSy sa femme. Celle-ci entend qu' Artaynté possède ce vêtement, croit que la mère de la jeune femme est la cause de cette in- trigue, et demande, à l'anniversaire de Xerxès, où le roi ne peut rien refuser, que la femme de Masistès lui soit livrée. Le laible monarque résiste d'abord, le permet ensuite; et l'i-
* Grotefend a déjà remarqué ce pointi
46 COMMENTAIRE DU UVRE d'eSTHER
gnoble reine fait mutiler sa belle-sœur, en lui coupant les seins, le nez et les oreilles. Masistès, pendant ce temps, est retenu auprès de Xerxès, qui lui demande de répudier sa femme et d*épouser sa propre fille, ce que Masistès refuse no- blement. Arrivant à sa maison, il trouve sa femme mutilée, part avec ses fils pour la Bactriane, se déclare indépendant, mais il est vaincu et mis à mort par les troupes de son frère ^ Darius^ le mari à'Artaynté périt plus tard (465), faussement aiQCusé du meurtre de son frère, ^di^ Artabanus *.
CtésiaSy dont les fragments sont conservés par Photius, parle également d'Amesiris ou AmastriSj et de sa cruauté. Quelques auteurs, quand l'identité de Xerxès et de VAssuérus de la Bible fut évidente,cherchèrent à identifier Amestris avec Est/ter^ h cause de Tassonence de la fin du nom d' Amestris, Mais rien ne paraît justifier cette assimilation, que les noms, d'ailleurs, ne soutiennent que faiblement, et que la connais- sance de la langue perse détruit; car Amestri ou Amastris^ est le i^erseAmâçiriSy enohanteresse, tandis que Esther est le perse Stâré ou Staràj étoile. Mais en outre:
l** Amestris était Perse, fille d'Otanès (Hérod. vn, 61).
2^* Elle était paîenne,puisque dans sa vieillesse elle fit enter- rer vivants quatorze enfants, en l'honneur du Dieu infernal {Ibid. H 4).
3' Elle était plus âgée qu'Esther : car à Feutrée d'Esther au palais, elle avait, en dehors de son fils Darius, déjà une fille AmytiSy mariée, et était de plus réputée pour ses débor^ déments (Ctés. fragm. Persica).
Puis Amestris était mère dejDarius, d'Artaxerxès P', d'Hys- taspe, d'Amytis et de Rodogune; et si Esther avait été la mère du successeur de Xerxès, certes, la Bible n'aurait pas manqué de le dire.
Les rois de Perse avaient plusieurs femmes légitimes * et
^Hérodote, ix, 108-113.
* Justin, III, 1.
* Nous en connaissons six à Datiusi 1<* sa première femme avant qu'il ne fut roi, fille de Gobryas, mère d'Artabazanès et d*Arta- iMLgnès ; 2<» Aio9%a fille de Gyrus, veuve de Gambyse et du Pseudo- .merdis, mère de Xerxès, de Masistès, d'Achémenès et d'Hystaspe ; 3* Parmy9, fille deSmerdis, petite-fille de Gyrus, mère d'Ariomardut ;
d'aPEÈS La LBCTUfiE DES INflCBIPTIOKS PERSES • 1 7
des esclaves. Pour qu'une esclave devint reine, il fallait de certaines cérémonies, (ch. n, 17) accompagnées de fêtes (u, 16). Mais la formalité de mettre la couronne sur la tête de la fiiorhe, et de la déclarer reine, n'était pas suffisante pour légitimer les enfants issus d'une pareille union. Ctésias ra- conte qu'Ârtaxerxès P' ne laissa qu'un seul fils, XerxësII, (425424) et dix-sept fils illégitimes de femmes étrangères ; de h Babylonienne Alogune^ il eût Secudianus, et de Kosmar- tidènej également Babylonienne, Ochus, qui prit le nom de Darius IL Use peut aussi que pour gouverner légalement, il Mût âtre issu d'une femme Perse, sinon Achéniénide. IJa- rius II porte encore devant la postérité le surnom de bA- taid.
Esther était donc épouse de XerxèSj soit comme femme, soit comme simple favorite, avec le titre de reine : mais ses rapports avec le roi n'étaient pas tellement suivis pour ne pas permettre à celui-ci d'avoir d'autres intrigues. Car lorsque Mardochée demande à sa nièce d'implorer la gr&ce des Juifs, odle-cilui répond qu'elle n'était pas entrée chez le roi depuis trente'jours, (ch. u, il), et cela confirme ce que dit Hérodote, (m, 69) à l'égard de Phédime, femme du Mage, à savoir que les femmes entraient à tour de rôle (h irepiTpoTnj).
Nous n'entendons plus parler de rien jusqu'au printemps 474, si ce n'est de la découverte de la conspiration des deux eunuques, par l'intervention de Mardochée. Mais c'est peu de temps avant cette époque que le roi accueille comme favori Haman, fils de Hamad&tha, le Âgagite.
On a longtemps cru que Hamanj fils d'Hamadâtha, dont le nom a reçu une si triste célébrité, était Âmalékite ; car l'un des rois d'Âmalec s'appelle Agag. Et puisque déjà dans l'antiquité les noms d'Esail^t d'Amalec, étaient pris conmie les désignations des payons d'Europe, les Septante tradui-
4* ArtysUme, sœur d'Atossa, mère de Gobryas et d'Ars&mès, ot sa femme préférée; 5° Phrataguna, une des fille d'Arsanès du frère de Darius, mère d'Abrocoma et d'Hyperanthès ; d^ PA^(itme,lilled'Ota- nés, laquelle trahit le Pseudo-Smerais. Il laissa aussi une iille, Arta- zofAr», épouse de Mardonius et une autre dont le mari était Artoch- mé8,«at un autre fils, Arsamenès. Nous avons ainsi les noms de 14 des enfanta de Darius.
t% COmOENTAïaB DU UyiU&.I>'S8THi:R
8ënt l'hébreu Agagij par MxxtaûSv, le Macédonien. Néan>« moinsy le nom de Haman, ainsi que celui de son père, tra-< hit une origine Médo-Perse. Nous savons maintenaiit par les inscriptions de Khorsabad, que le pays d'Agag. composait réellement une partie de la Médie^ Or, voilà donc unç nou^ velle circonstance qui montre jusque dans ses moindres dé-^ tails, la valeur historique du livre d'Estber.
Nous passons les foits qui se sont développés dans les deuï mois, depuis ntson jusqu'à sivanj de l'année 474 ; c'est-à^lire jusqu'à la mort de Haman, et nous arrivons directement à l'atinée treize deXerxès, le 13, 14 et 15 adar (mars 473), jour originairement fixé pour le massacre de tous les Jlii& de l'empire perse. Les menacés de la veille deviennent les op- presseurs du lendemain, et sans que personne ne les empê- che, ils égorgent, à Suse môme^ 3,000 personnes, sans toute- fois s'emparer des richesses des vaincus (chap. ix, 13). La fdte de Purimj f6te des sorts^ est instituée, et Mardochée, qui après la mort de Haman est pour la première fois admis de- vant le roi, et qui avait reçu l'anneau royal dont s'était servi Haman, est élevé à de grands honneurs, et admis dans:le jang de ceux qui viennent inmiédiatement après le roi (ch. ix, 14,x,3). .
X^o:^ survécut à Haman environ neuf ans. On ne sait pas si Mardochée vit la fin de Xenès ; tout indique qu'il mourût d'une manière naturrile. Esther a pu partager le sort de toutes les femmes du royal harem de Xeraès, qui devenait la propriété du successeur. A l'époque où Xerxès périt assassiné, Esther a pu avoir une trentaine d'années d'âge.
Lé récit finit par une donnée intéressante qui n'a pas trait à l'histoire de Mardochée, mais qui s'accorde bien avec l'his-^ toire générale. On lit (chap. x^ i •) s
«r Et le roi Xerxès imposa une contribution aux piovinoee m du continent et aux lies de la mer.»
hdsîles de la mer ne peuvent dtre que les Iles de la Médi- terranée, car il n'y en a pas d'autres qui fiissent soumises
^ Vgyes les tmoripiiotu a^iyriênnêi des Sarffonides, p. 25 ; et dans les Annales de Philosophie, t. vi, p. 67 (S« sênc). ^
DIAPRÉS LA LECTURE DES INSCRIPTIONS PERSES. 19
OU attaquées par les Perses «.Ce verset rappelle donc le» tentai tivesdeX^xèsde s'emparer des Gyclades, des lies de la mer Ègèe et de Chypre, tentatives qui ISnirent (en 469) par la dé-^ &ite de la flotte Perse à Chypre, et la victoire de TEurynié** don, toutes les deux dues à Gimon, fils du vainqueur de Ma^ rathon. Nous liscms dans le verset 2 :
« Et tous les faits de la force et de la puissance de Xeraès,' » etla narration de la grandeur de Mardochée,que le roi élevâ^ » sont écrits dans les Annales de Médie ^t de Perse. »
Ce verset répond à une objection qu'ont voulu élever lea savants contre la valeur historique du livre d'Esther* On s'est étonné que les auteurs grecs ne nous aient rien transmis sur les £aits consignés dans cet écrit biblique.
Cette objection n'est pas sérieuse, car nous ne possédons plus aucun des auteurs nombreux qui traitaient spécialement et exdusivement de l'histoire des Perses. Les récits détaillés d'Hérodote s'arrêtent à la bataille de Mycale (479 av. J.*G.). A partir de là, nous n'avons que les auteurs qui traitent in<^ cidemment des Perses, lorsqu'ils se trouvent en contact avec les Grecs, abstraction de quelques faits isolés qui nous ont été transmis. Le seul écrit, spécialement consacré à l'histoire de Perse, qui nous soit conservé, c'est la vie d'Àrtaxerxès Xi-* rée de Plutarque, et elle ne parle que des faits postérieurs h Xenès.
La citation des Annales perses faite, dans les termes que oous trouvons souvent cités, des annales des rois Juda, et des amales des rois d'Israël, est un fait d'une haute importance. Voilà donc un auteur qui parlait de Mardochée et d'Esther, puisque sans cette circonstance, le livre d'Esther ne l'aurait pas cité, et nous savons que oes mêmes annales formaient la source principale de l'histoire Perse de Ctésias de Cnide, dont la Bibliothèque de Photius nous a conservé un sommaire saociiiet* Or, qui nous dit que dans les livres qui trai-^ taient de l'histoire de-Xerxès, depuis son retour de 6rèce>Cté»
* Hérodote parle des insulaires de la mer Ervthrée ( ni, 93, vu. 90) ; mais on se demande en vain quelles sont ces Ues» puis* ^11 n'y en a presque pas.
20 COMMENTAIRE DU LIVRE d'ESTUER
aîas, médecin d'Artaxenës II, n'ait pas fait mention de lliis- toire qui nous occupe? Aucun passage conservé de l'histoire persane ne nous parle d'Esras et de Néhémias, et pourtant on n'a jamais douté de la valeur historique des rescrits Perses qui s'y trouvent.
D'ailleurs les histoires spéciales de Perse ou Uepaixà que composèrent Dinon de Rhodes, Denis de Milet, Charon de Lampsaque, Aristide de Milet, Agatharchide de Samos, -Bo/ondeSinope, CAry5^rmM5 de Corinthe, Ctésiphon^ Phar- nuchtis de Nisibe, sont toutes perdues, et nous ne parlons pas des grandes œuvres d'histoire générale , où celle des Perses prenait une large place, comme celles de Théopompe de Chio, de Duris de Samos, de Nicolas de Damas, et de beaucoup d'autres écrivains de renom dans l'antiquité.
Donc cette objection tombe par le fait que nous n'avons plus les ouvrages spéciaux écrits sur la Perse.
Nous voyons également dans le texte de Bisouttm^ de^ données, dont Hérodote ne r^nd pas compte, lorsqu'il parle des événements, même avec de grands détails. Ainsi le père de l'histoire nous rend compte de la prise de Babylone par Darius, mais ne dit pas que cette ville a dû être conquise deux fois, parce que deux imposteurs se proclamèrent dans l'in- tervalle de quatre ans comme le vrai Nabuchodonosor ^ fils de Nabonid. Les noms de ces prétendants malheureux, iVt* dintabeleX Arakh^ ne sont pas transmis par l'historien d'Ha- licarnasse. La grande inscription de Bisoutun mentionne de grandes révoltes en Susiane, Médie, Assyrie, Egypte, Par- thie, et dans les provinces septentrionales, dont Hérodote ne parle pas. Il ne parle pas non plus du Perse, Oeosdatès ( Valtyaz • data) de nom, qui, quelques années après l'avènement de Da- rius, se donna pour Smerdis, fils de Gyrus, et qui à ce titre me- naça la royauté de Darius. Darius, lui-même^ dit en propres termes de ce prétendant : « H fut roi en Perse. » Il ne fallut pas moins de deux batailles pour réduire cet Oeosdatès. Après son exécution, les rébelles se retirèrent en Arachosie et continuèrent la révolte, et ce n'est que vaincus par deux
* Inscription de Bisoutun, col. m, 1. 28.
d'après La lecture des LNSCRiniONS PERSES. 21
autres combats et asssiégés dans un fort que les rebelles, ayant résisté une année, furent réduits à se rendre au géné- ral de Darius, Hyanès.
Hérodote, qui a hâte d'arriver à rexpédition contre les Scythes, parce qu'elle fournit plus tard au roi de Pci-sc le pré- texte de sévir contre les Ioniens et les Grecs, ne dit pourtant rien de ces faits historiques que le témoignage de l'acteur principal ne nous permet pas de révoquer en doute.
Peut-être Binon ou Ciesias